💬 "Je demande à mon équipe comment ils vont, je les écoute… mais j’aimerais être sincèrement intéressé par leurs réponses."
Cette remarque, faite par un jeune manager il y a 10 ans, m’a profondément marqué par sa sincérité et sa générosité. Aujourd’hui, avec le recul, si je pouvais lui répondre, je lui dirais simplement : "Arrête."
❌ Pas parce qu’il avait tort, mais parce que cette quête de bienveillance peut devenir un piège.
💡 Le poids de l’injonction à la bienveillance
En management, la bienveillance est souvent perçue comme une qualité indispensable : être attentif, empathique, montrer de l’intérêt pour ses collaborateurs.
Mais trop souvent, elle se transforme en une injonction lourde et artificielle, poussant à une "performance émotionnelle". On écoute, on s’intéresse… mais sans y croire pleinement.
🎯 Les effets pervers de la bienveillance :
- Un sentiment d’obligation : "Je dois être bienveillant, car c’est ce qu’on attend de moi."
- Une perte d’authenticité : Feindre l’intérêt pour "cocher la case" et répondre à une norme sociale.
- Une posture asymétrique : Le manager devient le "soigneur" ou le "sauveur", plaçant le collaborateur en situation de dépendance ou d’infantilisation.
✨ Et si on changeait de posture ?
À la place de cette bienveillance, j’ai découvert une autre approche : celle de l’altérité.
L’altérité, c’est quoi ?
C’est reconnaître l’autre dans sa pleine autonomie, avec ses besoins, ses contradictions, ses ressentis et ses croyances – sans chercher à les corriger ou à les gérer.
Concrètement, cela implique :
- Accueillir l’autre comme il est : sans jugement, sans tentative de réparation immédiate.
- Pratiquer une neutralité active : écouter, non pas reformuler mais répondre en donnant du sens, une perspective à ce qui a été dit.
- Donner de l’espace : permettre à chacun de s’exprimer sans que le manager prenne tout sur ses épaules.
✅ Un exemple en pratique
Un collaborateur confie qu’il traverse une période difficile.
Au lieu de chercher à "résoudre" ou à "réconforter" immédiatement, le manager peut simplement dire :
"Ce que tu dis, c’est que c’est une période difficile pour toi. Veux-tu m’en dire plus ou que te faut-il pour t’aider dans cette phase ?"
Cette réponse est simple mais puissante :
- Elle montre une écoute attentive et respectueuse.
- Elle laisse au collaborateur le choix de poursuivre ou non.
- Elle évite de tomber dans une posture paternaliste.
🔀 En résumé :
Bienveillance : "Je fais pour toi parce que je veux ton bien."
Altérité : "Je t’écoute et je te reconnais comme une personne capable de gérer tes propres défis."
Je vous invite à regarder la serie de podcasts sur la question : https://lnkd.in/eqGzNkXb
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