Quand on parle d’évolution humaine, la compétition est souvent mise en avant. « Seuls les plus forts survivent », nous dit-on. Mais si la survie ne dépendait pas de la force individuelle, mais de la capacité à 👉 coopérer intelligemment ?

🔍 L’anthropologue Christopher Boehm a montré que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne laissaient pas un individu prendre trop de pouvoir. Si quelqu’un devenait trop dominant, le groupe utilisait des sanctions sociales : moqueries, isolement, voire, en dernier recours… 😨 l’exécution.
🔎 Exemple frappant : chez les !Kung du Kalahari, lorsqu’un chasseur attrapait une grande proie, au lieu d’être célébré, il était raillé par ses pairs pour éviter qu’il ne prenne un ascendant social trop marqué. Ce type de mécanisme de régulation collective limitait l’émergence de leaders autoritaires et renforçait la cohésion du groupe.
Ce contrôle collectif aurait permis à l’humain de fonctionner en société sans sombrer dans la tyrannie.
➡️ Mais est-ce si simple ?
🔹 Certaines sociétés favorisent le leadership et l’influence
Brian Hayden a documenté des figures de "Big Men" dans plusieurs cultures : des individus qui accumulent du prestige non par la force, mais par la redistribution de richesses ou leur charisme.
🔹 La compétition entre groupes façonne aussi la coopération
Joseph Henrich montre que les sociétés qui ont développé des institutions efficaces et des systèmes collaboratifs solides ont pris l’avantage sur les autres. Autrement dit, la coopération intra-groupe ne signifie pas absence de rivalité, mais une stratégie collective pour être plus forts face à l’extérieur.
🔹 L’égalitarisme n’est pas un état uniforme
David Graeber et David Wengrow rappellent que nos ancêtres ont expérimenté une grande diversité de structures sociales : certaines étaient égalitaires une partie de l’année, puis hiérarchiques lors des rituels ou des périodes de chasse. L’égalitarisme, loin d’être universel, serait une construction culturelle adaptative.
👉 Alors, coopération ou compétition ? En réalité, la réponse est dans l’équilibre.
Ce qui distingue les humains, ce n’est pas simplement leur capacité à collaborer, mais leur aptitude à moduler cette collaboration en fonction des enjeux.
🤝 Coopérer pour réussir ensemble, mais aussi contrôler les comportements déviants et structurer la dynamique sociale en fonction des besoins collectifs.
💡 Dans nos entreprises et organisations, ces tensions sont toujours là.
- Un management trop autoritaire ? Risque de rejet collectif.
- Un collectif sans leadership ? Risque d’inefficacité.
- Trop de compétition interne ? Désengagement et fragmentation.
- Trop de consensus ? Paralysie et manque de vision.
📌 L’enjeu est donc de trouver le bon dosage : un leadership accepté, des règles partagées, une dynamique qui favorise la coopération sans neutraliser la diversité des ambitions.
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