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Silja Druo

💡 Pourquoi obéissons-nous aveuglément ? Ce que Milgram et Le Jeu de la Mort nous apprennent

L’obéissance aveugle est un réflexe humain, enraciné dans des mécanismes psychologiques universels. Ces mécanismes ont été mis en lumière de manière frappante dans l’expérience de Stanley Milgram en 1963. Cette étude célèbre, malgré certaines critiques méthodologiques et éthiques, a montré que 65 % des participants étaient prêts à administrer des décharges électriques mortelles à un inconnu sous la pression d’une figure d’autorité.

En 2010, Le Jeu de la Mort a transposé cette expérience dans un contexte télévisuel et obtenu des résultats encore plus impressionnants : 80 % des candidats ont continué à infliger des "chocs électriques" sur ordre de la présentatrice. Ce cadre modernisé souligne à quel point certains mécanismes psychologiques universels continuent d’opérer, même dans des environnements artificiels. 

Mais qu’est-ce qui nous pousse à obéir, parfois au mépris de nos valeurs ?

👮♂️ Autorité perçue : le pouvoir des symboles

Dans Le Jeu de la Mort, la présentatrice joue le rôle de figure d’autorité. Pourtant, elle n’a ni uniforme, ni statut officiel, ni expertise dans la situation. Alors pourquoi son influence est-elle si forte ? Parce qu’elle incarne l’autorité à travers des signaux simples mais puissants :


  • La légitimité apparente : Elle est la "maîtresse de cérémonie", perçue comme responsable du bon déroulement de l’expérience.

  • La pression implicite : Elle rappelle aux participants que leur rôle est essentiel pour le spectacle.


👉 Exemple clé : Lorsqu’elle est absente, les résultats s’inversent totalement : 75 % des participants refusent de continuer à infliger des décharges électriques, contre seulement 20 % lorsqu’elle est présente. Ce simple fait montre à quel point une figure d’autorité, même superficielle, peut influencer nos choix.

🤝 Pression sociale : la peur de "sortir du rang"

Les participants du Jeu de la Mort sont plongés dans un environnement où tout semble sous contrôle. Les caméras, l’équipe technique, et les autres participants qui ne remettent rien en question renforcent l’idée que tout est normal. Ce phénomène, appelé conformisme de groupe, pousse à suivre le mouvement pour éviter d’être perçu comme "difficile" ou "hors norme".

👉 Exemple clé : Lorsqu’un participant hésite, la présentatrice intervient pour normaliser son comportement : "Vous n’avez rien à craindre, continuez, tout va bien." Face à cette validation sociale, le doute s’efface rapidement.

🏷️ Déplacement de responsabilité : "Je ne fais que mon travail"

Un autre mécanisme puissant observé dans le Jeu de la Mort est le déplacement de responsabilité. Les participants justifient leurs actions en reportant la culpabilité sur le cadre ou les ordres reçus :


  • "Je ne suis qu’un exécutant."

  • "Si c’était dangereux, ils ne me demanderaient pas de le faire."


👉 Exemple clé : À plusieurs reprises, des candidats expriment leur malaise tout en continuant à appuyer sur le bouton. Pourquoi ? Parce qu’ils estiment que la responsabilité finale repose sur la chaîne ou les organisateurs. En d’autres termes, ils désengagent leur conscience en se disant qu’ils ne font que "suivre les règles".

💔 Désengagement moral : se protéger de la culpabilité

Quand nos actes entrent en conflit avec nos valeurs, notre cerveau cherche des moyens de réduire cette dissonance. Dans le cadre de Le Jeu de la Mort, les participants se justifient en réinterprétant la situation pour éviter la culpabilité :


  • "C’est un jeu, ce n’est pas réel."

  • "Je ne vois pas la personne souffrir directement, donc ce n’est peut-être pas si grave."


👉 Exemple clé : La distance physique entre les participants et la victime (qui est dans une autre pièce) accentue ce mécanisme. Comme dans l’expérience originale de Milgram, ne pas voir les conséquences directes de ses actes réduit l’empathie et facilite la soumission.

Un cadre artificiel, des comportements bien réels

Le Jeu de la Mort illustre à quel point des mécanismes simples d’autorité, de pression sociale, et de déplacement de responsabilité peuvent nous influencer. 

Ce n’est pas une question de faiblesse individuelle, mais une tendance humaine universelle. 

La bonne nouvelle ? Ces mécanismes peuvent être contrés si l’on en prend conscience et si l’on adopte des environnements favorisant le dialogue et la réflexion.

        



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